Un grand Merci à Guy Chauvin, passionné d'histoire de notre territoire, pour toutes ces informations collectées.
L'UNC (Union Nationale des Combattants) souhaite faire partager ce précieux travail de mémoire aux jeunes générations.
L'UNC (Union Nationale des Combattants) souhaite faire partager ce précieux travail de mémoire aux jeunes générations.
L'identification des morts.
L’identification des morts
Jusqu’au mois d’octobre 1914, les troupes sont sans arrêt en mouvement et les dépouilles des victimes sont inhumées à proximité du champ de bataille, la priorité étant d’assainir les zones de combat. Le règlement, en vigueur jusqu’en 1915, prescrit l’enterrement des morts au plus près des lieux de combat par des troupes d’étapes dans des fosses communes qui ne doivent pas dépasser cent cadavres. Ceci est la règle, mais la réalité est souvent bien différente et il ne manque pas de sépultures improvisées à l’endroit même où les hommes meurent, en bordure d’un village, d’une route, dans des cratères d’obus, les bois ou près des postes de secours. Parfois, les corps sont restés dans un espace conquis par les allemands qui se chargent d’une inhumation parfois individuelle, le plus fréquemment collective.
Une directive en vigueur au début de guerre, stipule que les plaques d’identification doivent être prélevées sur les cadavres à des fins statistiques, ce qui a pour conséquence de rendre impossible toute identification en cas d’exhumation. Cette mesure déplaît énormément à l’abbé Auguste Perroy, vicaire à Aizenay, employé à cette besogne. Il écrit le 15 mars 1916 : « Toutes les croix ont leur inscription ; mais pour plus de sûreté nous avons répété cette inscription sur une carte enfermée dans une bouteille, laquelle est enfoncée au bout de chaque tombe. De cette façon, il est bien rare que des obus tombant, fassent disparaître à la fois les deux inscriptions. Enfin dernière précaution, l’aumônier conserve, par devers lui, le plan du cimetière, où chaque fosse a son numéro d’ordre, et sur lequel sont consignés tous les renseignements que l’on pourra désirer plus tard. Si seulement on avait toujours pu faire ainsi ... » Source : archives de la Vendée. Et il n’imaginait pas la fureur des bombardements futurs qui ne vont pas respecter les cimetières.
Plaque d'identité modèle 1881
Les plaques d’identité portent le nom et prénom du soldat, sa classe et au revers le nom du régiment et le numéro matricule de recrutement. D’abord réalisées en maillechort, puis en aluminium lequel avait la propriété de se désagréger, on retourna au maillechort plus durable. À partir du 6 juillet 1916, entre en service une nouvelle plaque en deux parties, l’une restant avec le corps et l’autre conservée pour recensement ; elle ne concernera que les jeunes soldats. Après le conflit, toutes ces fosses et sépultures en divers lieux seront regroupées dans des nécropoles nationales, soit en tombes individuelles nominatives, soit en ossuaires. Dans ces derniers y reposent des morts à l’identité parfois retrouvée mais à laquelle on ne sait quels ossements attribuer, et des milliers de corps anonymes. La mention « mort pour la France » n’est attribuée qu’aux hommes morts au cours de la guerre entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919. Qu’en est-il des autres décédés prématurément de séquelles de maladies contractées à la guerre, des tuberculeux, des paludéens, des gazés mais aussi des amputés, des mutilés, des prisonniers ? Et pour ceux revenus sans dommages apparents, est-ce bien la réalité ? Les traumatismes répétés, les peurs fréquentes et intenses, la hantise d’être déchiqueté, l’attente de la mort avant les assauts, marquent à tout jamais ces jeunes hommes. Et que dire de la mort donnée les yeux dans les yeux, à la baïonnette ?